30 mars, 2011

Historique de mes votes aux élections fédérales.

Ma première participation à un scrutin fédéral remonte à 1988. Comme la majorité des québécois mon vote ira aux Conservateurs de Brian Mulroney. Plus de 50% des électeurs du Québec et de l'Alberta voteront pour le parti de Mulroney. Lors de cette élection j'appuyais l'accord du Lac Meech et je préférais la vison du Canda de Mulroney que celle de Turner des libéraux.

En 1993 le paysage canadien change de couleur et un nouveau parti voit le jour au Québec. Le ROC l'avait dans le cul pour la première fois, le Bloc Québécois formait l'opposition officielle avec 54 sièges 2 de plus que les réformistes. 9 ans plus tôt en 1984, les conservateurs remportaient la plus grande victoire électorale depuis la confédération et cette fois les conservateurs subissaient la pire défaite depuis cette même confédération. Ai-je besoin de vous dire que j'avais voté pour le Bloc. Alors qu'en 1984 et 1988 l'Alberta et le Québec avaient massivement voté pour les conservateurs, en 1993 les deux provinces envoient à Ottawa des députés de partis naissant, le Bloc et le Reform.

À l'élection de 1997 mon vote pour la deuxième fois au Bloc. La vision centralisatrice des libéraux de Jean Chrétien me pue au nez et il n'y a pas d'alternative autre que le Bloc pour un souverainiste comme moi. Le Bloc obtient seulement 44 sièges, tandis que l'Ontario vote pour les libéraux de Chrétien ce qui lui permettra de remporter cette élection. Dans l'ouest le Reform fait une perce vers le pacifique en obtenant une majorité de siège en Colombie-Britannique ce qui permettra au Reform de devenir l'opposition officielle.

Encore une fois lors de l'élection de 2000 les libéraux feront bonne figure encore mieux qu'en 1997 et ça grâce au Québec qui délaisse le Bloc qui obtient son pire score depuis sa naissance soit 37 députés élus. Ma circonscription, Sherbrooke, passe dans le camp du Bloc pour la première fois, je suis un ceux qui a voté pour Serge Cardin. Le Reform étant devenu l'Allience Canadienne, avait de grande aspiration lors de cette élection, surtout du côté de l'Ontario. Mais leur campagne est toutefois ralentie par des accusations d'un agenda caché selon lequel ils permettraient l'existence d'un système de santé à deux vitesses, on les accuse aussi de menacer les droits des homosexuels et à l'avortement.

L'élection fédérale de 2004 marque un tournant avec le retour en force des conservateurs ayant repris du galon suite à la fusion avec l'Allience canadienne. Durant cette campagne éclate le scandale des commandites et l'élection vire au cauchemar pour les libéraux ce qui profitera au Bloc au Québec et aux conservateurs dans l'ouest. Au lendemain de cette élection les libéraux de Paul Martin seront minoritaires à la chambre des communes. Le Bloc a mon vote et obtient 54 sièges ce qui égal son meilleur score soit celui de 1993. La ferveur souverainiste atteint même les 49% d'appuis selon un sondage Ipsos-Reid.

Pour un québécois de gauche qui désirs beaucoup plus d'autonomie provinciale et qui ne voudrait pas voter pour le Bloc, l'élection de 2006 est un vrai casse-tête. Les libéraux et le NPD sont plutôt centralisateurs et les conservateurs sont idéologiquement beaucoup trop à droite et pas tellement moins centralisateurs. Donc encore une fois mon vote ira au Bloc. Quand le Canada aura mieux à offrir au québécois mon vote changera probablement de camp et je suis certain que plusieurs québécois feront de même. Les libéraux sont affaiblis par les témoignages de la commission Gomery et le scandale des commandites est un réel boulet pour eux. Fort d'un appuie solide dans l'ouest du pays les conservateurs de Harper deviendront le gouvernement minoritaire à la chambre des communes.

L'élection fédérale canadienne de 2008 est un copié/collé de celle de 2006 avec pour différence que l'écart s'accentue entre les conservateurs et les libéraux qui sont en déroute avec Stéphane Dion à leur tête. Le vote de la droite va aux conservateurs alors que le vote de la gauche est divisé ce qui favorise un deuxième gouvernement minoritaire conservateur. Étant face au même dilemme qu'en 2008 mon vote est allé au Bloc.

Lors du scrutin en mai prochain, tout près de 23 ans ce seront écoulé depuis ma première participation à une élection fédérale. Après avoir rêvé d'un accord du Lac Meech qui aurait permis au Québec d'être reconnu comme une société distinct, d'une nation différente, mais participante à un grand pays, voilà que mon vote va encore aller à un parti souverainiste qui envoie des députés à Ottawa. Oui c'est un vote de protestation.